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Black Friday the 13th

21 octobre 2011

Ne t'endors pas...

Un visage apparut dans le champ de vision de Slim, et quand il eût reconnu son père, mort depuis déjà trois ans, il fit un violent effort et se redressa.

Le corps de slim ouvrit les yeux et prit une grande inspiration...
"Je ne dois pas m'endormir..." pensa-t-il alors qu'il assurait sa prise sur le fusil de chasse et les quelques cartouches qu'il lui restait.

Il jeta un coup d'oeil aux alentours, rien, pas un bruit, un silence pesant, insoutenable. Bien, pas de bruit égal bonnes nouvelles. Il avait fini par s'en rendre compte.

La pénombre était insoutenable désormais, et l'effort qu'il faisait pour maintenir ses yeux ouverts le fatiguait encore plus. "Si au moins je pouvais me déplacer...". Sa dernière rencontre avec une de ses saloperies avait eu lieu depuis une trentaine de minutes environ, mais il ne l'avait pas touché du premier coup et elle avait laissé une belle estafilade dans le gras de sa cuisse, qui depuis le faisait souffrir et augmentait sa fatigue.

Il regarda sa montre : deux heure du matin, plus que quatre heures avant le lever du jour. Il lui fallait tenir encore quatre petites heures. Dans quatre heures, elles seraient chassées par le soleil, dans quatre heures, il pourrait essayer de se déplacer de la dizaine de mètres qui le mettrait à l'abri, dans quatre heures, il pourrait dormir un peu.

Fouillant en silence dans son sac, il fit une fois de plus l'inventaire.
"alors, une, deux, trois barres de survie... une, deux, trois, quatre boîtes de cartouches, et une de comprimés..."
Il sortit la boîte de pillules, en prit deux et les avala sans eau, grimaçant sous l'effort... "Pas d'eau, plus qu'une demi gourde..."

Il décida de changer le pansement de sa jambe, il était sûr qu'en le faisant toutes les deux ou trois heures, il y aurait moins de chance d'infection.
Il prit une des bandelettes de fortune qu'il avait récuperré sur le t-shirt de son compagnon, mort trois heures auparavant et remplaça l'ancien bandage maintenant carmin.

"Bien, ça ne saigne plus au moins..." Alors qu'il jetait le morceau de tissu, il entendit un grattement, et vit une ombre furtive s'en emparer et disparaître dans le noir...

Il empoigna son fusil et tira trois coups au jugé, et il entendit un hurlement plaintif au loin..." Je t'ai eu saloperie de... argh!". Sa jambe le lançait a nouveau, il regarda et comprit que le recul de l'arme avait rouvert la plaie, mais le saignement n'était que succint.
il se dépecha de remettre le garôt en place, et resta aux aguets...

"Putain, ces saloperies vont sentir l'odeur du sang..."

Trois heures du matin, le calme apparent commençait à avoir raison de sa conscience.
L'alerte une heure plus tôt finissait n"était finalement qu'un "faux pas" des saloperies plutôt qu'une véritable attaque. Il se rappella celle qui avait décimé son commando, et se rappella aussi qu'il ne devait la vie qu'a son fusil de chasse, car leurs armes à énergie avaient fini par se décharger complètement.
"De la lumière, il me faut plus de lumière..."
Il sortit son couteau et d'une main il ouvrit en deux une des cartouches, la vida sur un autre morceau de t-shirt et l'approcha d'un petit tas de bois mort. Il renforça son assise et alluma la mêche ainsi improvisée. "Argh, putain...que..."
La douleur était insoutenable. Slim n'avait pas pensé qu'après plusieurs heures dans le noir, ses yeux n'auraient pas supporté la lumière vive.
Il leva les mains à ses yeux, serrant les dents sous la douleur alors que le tas de bois s'embrasait. Alors qu'il se rendit compte qu'il avait laché son fusil, il vit une drôle de silhouette se dessiner devant ses yeux.

"Oh mer..."

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30 août 2011

La respiration

Le plus important, paraît-il quand on court, c'est de régler sa respiration, faire en sorte d'apporter assez d'air dans les poumons, pour que le sang s'oxygène correctement et ainsi courir encore plus longtemps.

Martin lui, courrait à en perdre haleine.

Il n'avait que faire de l'oxygène, il courrait pour l'instant grâce à l'adrénaline, présente dans tout son corps.


Tout son être avait basculé, au déclenchement du petit interrupteur situé dans son cervelet, mode "primitif" face au danger, la fuite, le plus rapidement possible.

Le temps ne passait plus, il ne cherchait même pas son chemin, il courait pour survivre.

Il fallait qu'il s'échappe, son instinct de survie avait repris le dessus, sa peur lui avait donné des ailes.

Mais, il ne vit pas le trou sur le sol. L'adrénaline, encore très présente dans son organisme, mis une sourdine à sa douleur, il n'entendit qu'un craquement sec quand sa cheville céda.


L'univers sembla basculer et le sol rencontra son visage avec une force prodigieuse, il prit enfin conscience de la réalité de la gravité quand il la perdit.

Il ouvrit les yeux, sûrement quelques secondes après car son poursuivant ne l'avait pas encore rattrapé, mais il savait que ça allait arriver.


Il commença à bouger mais la douleur le déchira, elle monta en une vague foudroyante, un tsunami secouant ses nerfs et les mettant à vifs, insupportable, elle lui arracha un hurlement qui lui abîma aussi les cordes vocales, rauque et long.


Il jeta enfin un œil sur sa cheville, l'angle que faisait son pied avec le reste de la jambe ne présageait rien de bon et la tâche humide et poisseuse sur le sol ne le rassurait guère.


Il entendit au loin le cliquetis des griffes, un tintement régulier sur l'asphalte, qui s'amplifiait.


Puis, deux points jaunes et luisants apparurent au loin, ils se rapprochaient avec une vitesse constante, devenant quasiment nonchalante. Son poursuivant savait à présent qu'il n'avait pas à se presser, il ralenti l'allure et s'approcha, mais il ne semblait nullement reprendre son souffle, comme s'il aurait put courir ainsi toute la nuit.


L'énorme tête poilue, hirsute et pouilleuse arriva près de Martin, l'haleine fétide, sentant la moisissure. Sa bave coula, chaude et humide, de la jambe blessée vers la poitrine de Martin.


Il ne bougeait plus, pétrifié, fataliste, il ne souhaitait plus qu'une chose, que cela soit rapide et qu'elle abrège ses souffrances. La bête posa une patte sur la cheville, arrachant un hurlement, la retira puis recommença. Martin était à bout et il avait compris que même son ultime souhait ne serait pas exaucé.

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