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Black Friday the 13th
30 août 2011

La respiration

Le plus important, paraît-il quand on court, c'est de régler sa respiration, faire en sorte d'apporter assez d'air dans les poumons, pour que le sang s'oxygène correctement et ainsi courir encore plus longtemps.

Martin lui, courrait à en perdre haleine.

Il n'avait que faire de l'oxygène, il courrait pour l'instant grâce à l'adrénaline, présente dans tout son corps.


Tout son être avait basculé, au déclenchement du petit interrupteur situé dans son cervelet, mode "primitif" face au danger, la fuite, le plus rapidement possible.

Le temps ne passait plus, il ne cherchait même pas son chemin, il courait pour survivre.

Il fallait qu'il s'échappe, son instinct de survie avait repris le dessus, sa peur lui avait donné des ailes.

Mais, il ne vit pas le trou sur le sol. L'adrénaline, encore très présente dans son organisme, mis une sourdine à sa douleur, il n'entendit qu'un craquement sec quand sa cheville céda.


L'univers sembla basculer et le sol rencontra son visage avec une force prodigieuse, il prit enfin conscience de la réalité de la gravité quand il la perdit.

Il ouvrit les yeux, sûrement quelques secondes après car son poursuivant ne l'avait pas encore rattrapé, mais il savait que ça allait arriver.


Il commença à bouger mais la douleur le déchira, elle monta en une vague foudroyante, un tsunami secouant ses nerfs et les mettant à vifs, insupportable, elle lui arracha un hurlement qui lui abîma aussi les cordes vocales, rauque et long.


Il jeta enfin un œil sur sa cheville, l'angle que faisait son pied avec le reste de la jambe ne présageait rien de bon et la tâche humide et poisseuse sur le sol ne le rassurait guère.


Il entendit au loin le cliquetis des griffes, un tintement régulier sur l'asphalte, qui s'amplifiait.


Puis, deux points jaunes et luisants apparurent au loin, ils se rapprochaient avec une vitesse constante, devenant quasiment nonchalante. Son poursuivant savait à présent qu'il n'avait pas à se presser, il ralenti l'allure et s'approcha, mais il ne semblait nullement reprendre son souffle, comme s'il aurait put courir ainsi toute la nuit.


L'énorme tête poilue, hirsute et pouilleuse arriva près de Martin, l'haleine fétide, sentant la moisissure. Sa bave coula, chaude et humide, de la jambe blessée vers la poitrine de Martin.


Il ne bougeait plus, pétrifié, fataliste, il ne souhaitait plus qu'une chose, que cela soit rapide et qu'elle abrège ses souffrances. La bête posa une patte sur la cheville, arrachant un hurlement, la retira puis recommença. Martin était à bout et il avait compris que même son ultime souhait ne serait pas exaucé.

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